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Un jour je me suis arrêtée devant une vitrine dans laquelle je me regardais en passant, vanité, et j’ai vu, au delà de mon image, un visage familier, celui de ta sœur Yvonne entourée de beaux vêtements.
J’ai croisé son regard et j’ai attendu qu’elle me sourie et me dise viens entre, mais rien ne s’est passé ce jour-là, ni les autres jours…quand je m’arrêtais, volontairement, devant la vitrine et que je voyais ta sœur il ne se passait… rien.
Je n’ai jamais osé franchir le seuil de cette boutique qui me semblait bien trop chic pour que j’y mi un seul doigt de pied, j'étais une adolescente timide.
Je n’avais pas réalisé qu’elle ne pouvait pas, même si elle me voyait, reconnaître la petite fille que j’avais été.
Donc à moins que je me fusse réveillée le lendemain avec mon apparence d’enfant, il y avait peu de chance qu’elle me sauta au cou. Les années ont passés et je me suis fait le reproche pendant longtemps d’être restée, comme une dinde que j’étais, figée sur ce trottoir.
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