Je pense à toi et tu n’es plus là, je pense à toi et à nos souvenirs, à ceux de notre vie d’avant qu’elle nous sépare vers d’autres horizons, cette vie où nous partagions le même ciel avec ses jours de pluie à courir nous mettre sous un porche, j’ai oublié mon parapluie et ses jours de soleil à nous bronzer sur le gazon et les mêmes arbres, le même immeuble, le même banc et un étang, celui du parc de nos promenades.
Tu habitais l’étage en dessous du mien, au troisième.
On se voyait souvent, on partageait tellement de conversations et puis des plats arrangés, nos ingrédients mis en communs, vite fait sur le pouce.
Je pense à nos midis d'assiette de crabe, c’était ton cheval de bataille, à nos soirées arrosées de vin et aussi à tes clopes qui jaunissaient ce pauvre plafond qui ne t’avait rien fait... et nos rires, mal au ventre, qui n'en finissaient pas !
A ton chat qui faisait ses griffes sur ton canapé de velours vert, que tu changerais quand cette pauvre bête partirait au paradis des chats.
Même si parfois notre vie semblait en jachère, cette époque avec toi est une belle part de mes beaux souvenirs d’amies, une époque qui aura marque son temps… le nôtre en tout cas, c’est déjà pas si mal.
As-tu remarqué que nos souvenirs sont toujours ensoleillés ?
... même sous la pluie ...
Je ne te dis pas adieu, c'est impossible, mais au revoir.
Tu as emporté avec toi la moitié de notre mémoire commune.